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N'ayant pas fait de trek sur un chemin Inca au Pérou, nous avons choisi de faire le trek de Takesi. Ce trek, renommé pour ses beaux pavages pré-hispaniques, est peu fréquenté, et permet de passer en 2 jours de l'aride altiplano aux humides et luxuriantes Yungas.
Nous combinons le trek avec la traversée du cañon de Palca tout proche. Nous nous faisons déposer par le bus à proximité du village d'Huni, dans un paysage coloré et érodé. Après 1h30 de descente, nous entrons dans le cañon qui n'a pas à rougir de la comparaison avec ses cousins nord-américains. Nous longeons les parois verticales pendant 30 - trop courtes - minutes avant de déboucher au milieu de vertes cultures. Nous passons la nuit dans la seule pension (basique) de Palca.
Le lendemain, départ à 7 heures. A la sortie du village, nous arrêtons un camion à bétail (non chargé) et prenons place, après une petite escalade, dans la benne parsemée de crottin ... Le chauffeur est étonné de notre peu d'agilité à grimper, et est surpris que ce mode de transport (pour humain) n'existe pas en France ! A mi-chemin, une autre passagère nous rejoint dans la benne, et récupère dans son chapeau-melon un chewing gum usagé qu'elle se met à mastiquer ...
Nous nous faisons déposer au village de Choquekhota, deux heures de marche de gagnées ! A travers un paysage aride, nous poursuivons jusqu'à la mine de San Francisco d'où débute le trek de Takesi.
Bien acclimatés, nous arrivons facilement au col d'Apacheta (4700m) après 1h15 de montée. Nous ne le savons pas encore, mais il nous faudra ensuite descendre 3000 mètres, au lieu des 2500 initialement prévus ... Première étape : le hameau de Takesi que nous atteignons via un chemin intégralement pavé par les Incas et/ou des civilisations plus anciennes.
Le temps tourne à l'orage et nous remballons précipitamment notre pique-nique ! La pluie ne tarde pas à arriver, transformant ce chemin confortable en patinoire (deux glissades pour Sophie contre une pour Guillaume) ...
En contrebas de Takesi, la végétation fait sa réapparition petit à petit, mais les trombes d'eau, typiques de cette région des Yungas, ne nous permettent pas d'apprécier ces changements. Plus bas, les arbustes font étonnament place à une végétation digne de Bretagne (hortensias, agapanthes, noisetiers, etc.) dans un temps brumeux de Bretagne ...   La pluie cesse et nous arrivons au village de Kacapi et ses mignons petits jardins. Nous dormirons dans un lodge confortable, construit par une ONG.
Après une nuit bien reposante, nous entamons la dernière partie de notre descente, en passant par le hameau de Chojila et ses champs d'agapanthes. En fin de matinée, nous arrivons cette fois dans une forêt tropicale luxuriante où nous observons de jolis oiseaux et des papillons multicolores.  Dernière étape normale du trek : l'horrible village de la mine de Chojlla, d'où nous devons prendre le bus pour regagner La Paz. Malheureusement, nous apprenons qu'il n'y a pas de bus aujourd'hui (et jusqu'à nouvel ordre) car un blocus routier isole la région des Yungas de la capitale ... Ayant un vol au départ de La Paz le lendemain, nous poursuivons jusqu'à la route principale espérant trouver un transport jusqu'au blocus (que, nous l'apprendrons plus tard, on peut traverser à pied) ... En trois heures d'attente, nous scrutons la route déserte, un peu désespérés en regrettant d'avoir acheté des billets d'avion (non remboursables) pour le lendemain. Deux jeeps passent mais refusent de s'arrêter pour nous, puis enfin surgit un bus, qui , ô miracle, veut bien nous emmener jusqu'au blocus ! Au terminus, nous suivons les autres passagers et traversons les barrages comme des fugitifs (étant les seuls gringos, nous craignons qu'on ne nous laisse pas passer). Luis, avec qui nous sympathisons, nous sert de guide, et nous remontons en sa compagnie la longue file de camions chargés de denrées pour la zone du Beni et des Yungas. Au bout d'une heure de marche, le mot passe que le blocus est terminé, et les chauffeurs de poids-lourds, réjouis et impatients, allument à l'unisson leurs vieux moteurs diesel ... Dans une atmosphère digne d'une fin de manifestation, baignant dans un nuage acre de gaz d'échappement, nous sautons dans un combi bondé pour La Paz où nous sommes en 40 minutes. Il est 20h, quelle journée ! Ce trek, moins grandiose que d'autres que nous avons faits au Pérou, est néanmoins intéressant pour sa diversité et pour son côté historique. Retrouvez toutes nos photos ici |
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